Hubert Reeves

 

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La Lune, satellite naturel de la Terre

bannière lune

La Lune, notre satellite, tourne autour de nous depuis des milliards d'années avec une régularité d'horloger. Le fait qu'elle soit en rotation synchrone avec notre Terre fait qu'elle nous présente sans cesse la même face ... Elle nous apparaît aini immuable, figée, immobile. Pourtant, nous savons aujourd'hui que son histoire, longtemps restée énigmatique, a été des plus chaotiques. Dire que la Lune est la petite soeur de la Terre n'est pas qu'une métaphore ... Destins croisés.

Sommaire

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tintin, on a marché sur la Lune

La Lune est l’unique satellite terrestre naturel. C’est en partie grâce à elle que l’homme a les yeux rivés vers le ciel depuis des millénaires … Source de phantasmes et de craintes, vouée de cultes séculaires, souvent perçue comme une déesse, elle fascine depuis la nuit des temps. Les romains l’appelaient « Luna », les grecs « Selene » ou « Artemis » … De nombreuses mythologies l’ont aussi baptisée différemment.
Bien que n’étant pas une planète du système solaire, il n’est pas imaginable d’étudier en détail celui-ci sans s’intéresser de près à la Lune.

L'origine de la Lune

Avant de détailler les caractéristiques physiques et physionomiques de la Lune, commençons tout d’abord par essayer de comprendre l’essentiel : l’origine de la Lune.
Lors des différentes missions d’exploration lunaire Apollo, quelques 362 kg de roches ont été prélevées et ramenées sur Terre. La plupart des connaissances actuelles sont le résultat des analyses de ces échantillons. Aujourd’hui encore, elles sont toujours activement étudiées par les scientifiques.
pierre lunaire La seule certitude qui ressort de ces analyses, c’est l’âge des pierres (entre 4.6 et 3 milliards d’années). Une chose est donc sûre, la Lune a été formée en même temps que notre planète, ainsi que toutes les autres planètes du système solaire. Cependant, on constate que depuis, de par les différences physionomiques entre les deux, le processus de formation a été totalement différent. Par exemple, la Lune est dépourvue d’eau et d’atmosphère, ce qui peut être un avantage pour l’étude du sol primitif et des cratères, mais ces facteurs seraient pourtant indispensables pour la bonne connaissance de sa composition.
Autant le dire tout de suite, la question de l’origine de la Lune n’a toujours pas de réponse catégorique et elle reste donc ouverte. On a néanmoins quelques éléments de réponses à disposition, ainsi que des pistes semblant plus plausibles aux yeux de la communauté scientifique que d’autres.

Suite aux premières études des échantillons lunaires, trois théories étaient alors proposées pour expliquer la formation de notre satellite :

Théorie de la co-accrétion

Théorie disant que la Lune et la Terre se sont parallèlement formées, en même temps, lors de la phase d'accrétion à partir de la nébuleuse primitive du système solaire.

formation de la lune

Théorie de la capture

Cette théorie spécule que la Lune s’est formée ailleurs dans le système solaire (satellite d’une autre planète ou bien 10ème planète trop petite) et qu’elle a été capturée par la force d’attraction de la Terre.

formation de la lune

Théorie de la fission

Théorie postulant que la Terre tournait si vite sur elle-même qu’elle s’est aplati sur son équateur, par la force centrifuge, tant et si bien qu’elle se divisa en deux parties, la plus petite formant la Lune.

formation de la lune

Ces trois théories sont aujourd’hui plus ou moins obsolètes. Une quatrième théorie a aujourd’hui les faveurs des astronomes :

Théorie de l'impact

formation de la lune

C’est la thèse la plus probable. La Terre aurait été percutée de plein fouet par un énorme corps planétaire, approximativement de la taille de Mars et composé de fer, de nickel et d’un manteau de silicates. La Lune se serait alors formée par phénomène d’accrétion, à partir des roches en fusion éjectées dans l’espace à la suite de l’impact. Cette théorie possède encore quelques zones sombres, mais elle est néanmoins très largement acceptée aujourd’hui. Dans cette hypothèse, la Terre se serait approprié le noyau de la proto-Lune, celui-ci s’arrachant de la Lune (en en laissant peut-être un petit morceau) et fusionnant avec le noyau terrestre. Seuls les matériaux rocheux formant le manteau se seraient alors agglomérés … Cette hypothèse a l’avantage d’expliquer l’importante différence de densité entre les deux corps, ainsi que la différence sensible de présence du fer dans la composition respective des deux corps : 33% pour la Terre, seulement 4% pour la Lune (pourcentage en terme de masse, observation faite en 1998 par la sonde Lunar Prospector).
Il existe une variante dans cette théorie qui semble également très plausible. Le corps rocheux n’aurait pas percuté la Terre de plein fouet, car celle-ci se serait alors semble-t-il désintégré sous la violence du choc, mais il l’aurait frôlé de si près (au-delà de la « limite de Roche ») que la force de marée exercée aurait arraché un énorme morceaux de la croûte terrestre à la jeune Terre encore si malléable.

Le grand bombardement météoritique

Accrétion et formation de la Lune

Ainsi, suite à la collision, c’est logiquement la phase d'accrétion des débris qui prit le relais. Tout d’abord ces débris se répartirent autour de la Terre, formant une coquille, puis la Terre fut alors entourée d’un anneau semblable à ceux des planètes gazeuses, difficile à imaginer n’est-ce pas ? Plus tard, l’énergie et la chaleur déployées par l'accrétion des roches provoquèrent une fusion des couches extérieures, jusqu’à une profondeur de plusieurs centaines de kilomètres. Quand toute la matière fut assemblée, seulement une dizaine d’années après l’impact (ce qui est incroyablement court !) la Lune pris alors sa taille et sa forme définitive, et commença à se refroidir. Comme dans tout corps, la force de gravité précipita les éléments les plus lourds vers le centre, laissant les plus légers en surface.

Pluie de météorites

Très peu de temps après le durcissement de l’écorce lunaire, celle-ci fut bombardée par une pluie de millions de météorites, de toutes tailles, un véritable cataclysme provoquant les cratères que nous connaissons aujourd’hui. Ce grand bombardement pris fin il y a environ 4 milliards d’années. La matière apportée par tous ces rocs engendra un épaississement sensible de la surface lunaire, fait de débris rocheux et d’une couche de poussière. Les plus gros impacts donnèrent naissance, non pas à des cratères comme on pourrait logiquement le penser, mais aux mers ! Les trous furent si béants qu’ils se remplirent de lave, ce qui explique leur surface plane et lisse (à grande échelle), ainsi que la comparaison que l’on fait avec la mer (ce sont en fait les premiers astronomes qui pensaient que les taches sombres de la Lune étaient des mers, et les surfaces claires des continents).

Les mers, cratères géants

mer des pluies

En fait, pour rentrer dans les détails, les plus gros impacts produisirent les bassins des mers ; mais à la même période, la radioactivité des roches se libéra, provoquant un réchauffement interne du globe lunaire. L’énergie déployée fit fondre le manteau jusqu’à près de 200 ou 250 kilomètres sous la surface. On assista alors à de fortes remontées magmatiques et à des épanchements de lave dans les endroits de la croûte fragilisés, donc dans ces jeunes bassins. Ces grands remplissages des mers et des cirques eurent lieu entre 3.8 et 3.1 milliards d’années. Aujourd’hui, la superficie globale des mers lunaires représente 16,9% de la superficie de la surface lunaire. Curieux détail : 31,2% de la surface visible représente les mers, alors que seulement 2,6% de la face cachée de la Lune accueille des mers … En effet, celle-ci est bien plus criblée de cratères que la surface visible car elle est toujours dirigée vers l’espace alors que la face visible est « protégée » des impacts météoritiques par le bouclier terrestre.

Aujourd'hui, un relief très prononcé ...

La surface visible de la Lune est égal à 59% de sa surface totale (ce pourcentage tient compte des oscillations périodiques de la Lune, dites librations, en fait on ne voit jamais plus de 50% de la surface dans le même instant). On estime à environ 300 000 le nombre de cratères de plus d’un kilomètre de diamètre, uniquement sur la surface visible, alors que 254 d’entre eux dépassent 100 km ! Les plus grands peuvent atteindre 200 km de diamètre… Sur la face cachée, la Lune possède le plus gros cratère d’impact de tout le système solaire : Large de 2250 km et profond de 12km !! La Lune possède donc un relief, qui n’a évidemment rien à voir avec le relief terrestre puisqu’il n’y a pas d’activité tectonique sur la Lune, comprenant des crevasses ainsi que des sommets. Le sommet le plus élevé est le mont Leibnz, il mesure 8 200 mètres, soit presque aussi important que le mont Everest, le toit de notre monde. Les chaînes de montagnes se situent généralement en bordure des mers, elles sont les vestiges des gigantesques cratères qu’elles recouvrent.
Tout le monde s’est un jour demandé pourquoi les mers avaient une couleur si sombre, par rapport au reste de la surface. L’explication est dans leur composition chimique. Les mers sont faites de laves basaltiques riches en fer, magnésium et titane. Les roches, plus claires, sont essentiellement constituées de calcium et d’aluminium.
La Lune est considérée comme morte, ou du moins inerte, depuis le dernier de ces épanchements de lave, il y a plus de trois milliards d’années. Cependant, la Lune a depuis toujours connu de nouveaux impacts météoritiques, de moindre importance bien sûr, mais qui modifièrent sensiblement son visage depuis lors. Par exemple, Copernic (800 millions d’années) et Tycho (100 millions d’années), sont les plus spectaculaires avec les longues traînées de matières éjectées qui partent du point d’impact.

cratère copernicus

cratère tycho

Surface et structure interne

Le régolite, véritable laboratoire solaire

La couche de poussières et de débris rocheux microscopiques qui entoure la surface lunaire s’appelle le régolite. L’épaisseur de cette couche, aussi fine que de la farine, peut atteindre une soixantaine de kilomètres !

La Lune est totalement dépourvue d’atmosphère, sa surface est donc en contact direct avec l’espace interplanétaire et le vent solaire. Depuis sa formation, de très nombreux ions d’hydrogène du vent solaire se sont enfoncés dans le régolite. Les astronautes ayant marché sur la Lune se sont d'ailleurs souvent plaint de ce régolite qui collait à leur combinaison et à leurs chaussures. En fait le régolite n'est pas collant, il est électrisé par le bombardement solaire, il est donc chargé électriquement. Les échantillons ramenés par les missions Apollo se sont révélés riches en informations permettant de comprendre le vent solaire, et dans un avenir plus ou moins proche cet hydrogène pourra éventuellement servir comme carburant pour fusée.

De l'eau sur la Lune ?

lunar prospector

En 1998, la sonde Lunar Prospector a cru détecter la présence de traces d’eau au fond de certains cratères lunaires, sous forme de glace. N’imaginez pas des plaques de glaces ou des mers gelées, il s’agissait plutôt, d’après les spéculations, d’une eau congelée mélangée au régolite qui recouvre la surface sur plusieurs mètres d’épaisseurs. Ces résidus d’eau auraient sûrement été les vestiges des impacts cométaires étalés sur plusieurs milliards d’années. 1 an ½ après cette découverte, la sonde en fin de vie s’est crashée au fond d’un cratère. On pensait alors y observer la formation d’un nuage de poussière révélant la présence de cette eau afin d’en obtenir une réelle preuve. Ce fut finalement un échec.

Composition interne de la Lune

structure interne de la lune

La croûte rocheuse à proprement parler est épaisse d’environ 100 km ; elle entoure un « noyau » (entre parenthèses puisque de noyau il ne reste plus grand chose …) visqueux, semi liquide, d’une température de 1300°c.
La structure interne de la Lune est la suivante :

  • une écorce de 60 à 100 km d’épaisseur
  • un manteau de 1000 km d’épaisseur environ
  • un noyau ferreux de 700 km d’épaisseur

Un champ magnétique résiduel

La Lune possède un champ magnétique, mais il est très ténu, à peine 1000 plus faible que celui de notre Terre. Nous avons dit que la Lune était inerte depuis 3 milliards d’années, on peut néanmoins noter de rares et faibles activités sismiques, ne dépassant jamais 3 sur l’échelle de Richter, soit imperceptibles par l’homme. Aucune trace organique sur la Lune, aucune trace d’eau. De par l’observation de la Lune on peut se faire une idée de ce que peut être la mort …

La Lune en chiffres

Entrons maintenant plus en détail dans les caractéristiques physiques de notre satellite.
La Lune est environ quatre fois plus petite que la Terre, son diamètre est de 3476 km et sa circonférence de 10 920 km à l’équateur. Sa masse est de 7.35e22 kg (soit 1/81,3 de celle de la Terre). La Lune possède une superficie de 37 960 000 km² (soit 7,4% de celle de la Terre), son volume est de 21,99 x 109 km³ (soit 2,03% de celle de la Terre). La densité moyenne est égale aux 3/5ème de celle de la Terre (3 341 kg/m³), et sa gravité ne représente de le 1/6ème que la force de gravité terrestre : un homme de 60 kg sur Terre ne pèse que 10 kg sur la Lune. De ce fait, alors que sur Terre la vitesse nécessaire pour un corps voulant s’échapper de son attraction, dite vitesse de libération, est de 11,2 km/seconde, sur la Lune cette vitesse est de seulement 2,38 km/seconde.

La température régnant sur la Lune est, de par l’absence d’une couche atmosphérique protectrice, toujours extrême :
Température sur les zones dans l’obscurité : entre -170°c et -185°c.
Température sur les zones exposées au Soleil : 130°c.
A 1 mètre de profondeur, la température reste constante à -35°c. A 2 mètres sous la surface, la température remonte à -17°c, puis celle-ci progresse ensuite régulièrement de 1,75°c par mètre de profondeur. Le noyau de fer serait à une température de 1500°c.
Cette différence de température de plus de 300°c entre l’ombre et la lumière nous interpelle sur le fait que notre atmosphère sert réellement de régulateur de température, elle ne nous sert pas uniquement à respirer.

le terminateur

L'orbite de la Lune

Le rayon orbital moyen est de 384 400 km, soit une trentaine de diamètres terrestres : la lumière met donc 1.28 seconde à nous parvenir. L'orbite de la Lune est, comme la majorité des planètes orbitant autour du Soleil, elliptique. A son éloignement le plus fort, appelé « apogée », la Lune est distante de 406 700 km (son diamètre apparent est alors de 29’ 23,2’’), et lorsqu’elle est au plus près, au « périgée », elle se rapproche jusqu’à 356 400 km (son diamètre apparent est alors de 33’ 28,8’’). On en déduit donc une excentricité de l’ordre de 0.0549 km (en vérité entre 0,0432 et 0,0666), sa distance à la Terre varie donc de 11%. D’une manière générale, le diamètre apparent de la Lune est identique à celui du Soleil, à 0,5° près, ce qui est une chance pour tous les amateurs d’éclipses solaires.

Le couple Terre / Lune

La Lune se déplace sur son orbite à une vitesse de 3 681 km/jour, ou encore 1,023 km/seconde. La Terre exerce une puissante force d’attraction sur son satellite, ainsi le centre de masse de la Lune est décalé de 2 km du centre en direction de la Terre, et la croûte lunaire est plus mince sur la face qu’elle présente à la Terre …
Si la Terre influence fortement la Lune de par sa force de gravité, c’est aussi le cas dans le sens inverse, dans une moindre mesure, le phénomène le plus perceptible pour nous étant bien entendu le phénomène de marées océaniques. Ainsi, la Lune ne tourne pas à proprement parler autour de la Terre, mais les deux astres tournent autour d’un centre de gravité commun. Ce centre de gravité, situé à 4670 km du centre de la Terre (donc à l’intérieur de notre planète tout de même) est appelé barycentre. On peut donc réellement parler d’un système Terre-Lune.
De plus, là où les satellites du système solaire sont généralement minuscules par rapport à leur planète, la Lune est elle, démesurément grande (1/4 du diamètre terrien). Son volume et sa masse représentent respectivement 1/50ème et 1/81ème de ceux de la Terre. On comprend mieux pourquoi certains franchissent le pas en affirmant que la Lune n’est pas un satellite, mais que la Terre et la Lune sont un système planétaire double.

apogée et périgée

apogée et périgée

L'orbite de la Lune est relativement complexe car celle-ci subit la forte attraction de la Terre, mais aussi celle du Soleil … Elle subit donc de fréquentes modifications (modifications de l’excentricité, de la vitesse orbitale, de sa position par rapport aux étoiles, etc …).

La face cachée de la Lune

Vous vous demandez peut-être pourquoi la Lune nous montre toujours la même face, ne tourne-t-elle pas comme les autres corps célestes ?! Bien sûr que si, mais ce phénomène est le simple fait du hasard et s’explique parfaitement. La rotation de la Lune sur elle-même qui est de 27,32 jours est sensiblement la même que sa révolution autour de la Terre (révolution sidérale), on appelle cela une rotation « synchrone ».
Cette rotation synchrone est le fruit des forces de marée qui s’exercent depuis la formation du couple Terre-Lune. On peut retrouver le même phénomène ailleurs dans notre système solaire, par exemple chez le couple Pluton / Charon.
Comme nous l’avons rapidement évoqué, la Lune subit des oscillations périodiques que l’on appelle « librations ». Ces oscillations permettent de découvrirent une fraction supplémentaire de la surface visible. On observe des librations en longitude et des librations en latitude.
Librations en latitude : L’axe rotatif de la Lune n’est pas précisément perpendiculaire à son plan orbital. Pour faire simple, la Lune est inclinée de 6,7° sur son orbite (même valeur pour la Terre). Depuis notre planète, on peut ainsi apercevoir un mince filet de surface supplémentaire, la libration en latitude atteint donc 6°50’. Cette période de 27,21 jours est appelée « mois Draconique ».
Librations en longitude : La révolution orbitale de la Lune varie en fonction de l’apogée ou du périgée, son orbite étant excentrique, alors que sa vitesse de rotationreste inchangée. Sur Terre, on constate ainsi un balancement de la Lune vers la gauche. La libration en longitude atteint ainsi 7°54’. Cette période de 27,55 jours est appelée « mois Anomalistique ».

L'éloignement de la Lune

L'orbite lunaire n’est pas constante comme celui des planètes du système solaire.
En effet, la Lune s’éloigne régulièrement de la Terre. Selon de récentes études, elle s’éloignerait de 3 cm par an. Par le passé, elle était donc forcément bien plus proche et nos ancêtres les dinosaures devaient la voir bien plus grosse que nous … On sait d’après les simulations que sa distance n’a jamais pu être inférieure à 18 000 km, car on atteint là la limite de roche : en deçà de cette valeur, la Terre aurait désintégré la Lune de par l’attraction gravitationnelle.
Dans le futur, d’ici 600 millions d’années, la Lune se sera encore éloignée de 21 000 km par rapport à nous, et se sera la fin des éclipses totales de Soleil …
Si la Lune s’éloigne, c’est parce qu’elle accélère sa course autour de la Terre. Comment est-ce possible ? Normalement, dans le vide, après une impulsion donnée à un corps la vitesse ne bouge plus … Ici, c’est différent. Si la Lune accélère, c’est parce que la Terre tourne de moins en moins vite sur elle-même, sa période de rotation augmente ainsi de 1,5 milliseconde par siècle ! Là encore, voici une réponse, inquiétante qui plus est, qui soulève une autre question : Pourquoi la Terre ralentit-elle ?

L'influence de la Lune sur la Terre

effet de marée

La Terre ralentit car la Lune exerce sur elle une attraction gravitationnelle non négligeable. L’attraction de la Lune sur la Terre provoque un frottement, en corrélation avec la rotation de la Terre, dont le résultat le plus visible pour nous, terriens, et le phénomène de marées océaniques. Mais ce phénomène de marées ne se limite pas à faire « danser » les océans, il affecte aussi bien l’atmosphère que la croûte solide de notre planète.
La marée prend la forme d’un bourrelet sur l’hémisphère de la Terre faisant face à la Lune. Mais on sait qu’il y a simultanément deux marée à l’opposé l’une de l’autre (ce qu’on appelle marée haute et marée basse), il se produit donc le même phénomène aux antipodes. C’est la force centrifuge exercée par la rotation de la Terre sur elle-même et autour du barycentre qui en est la cause. Ainsi, même les continents se déplacent … Soit par exemple une élévation de 40 cm toutes les 12 heures à hauteur de Paris !

La lunaison, cycle de la lune

lunaison

La Lune, si elle nous présente toujours la même face, trouve pourtant le moyen de nous montrer chaque jour un visage différent … Ce qui s’explique simplement par le fait que sa position change dans le ciel par rapport au Soleil, et sur Terre on ne voit donc qu’une fraction de son hémisphère éclairé. Le mouvement de la Lune dans le ciel est régulier, l’intervalle de temps entre deux phases similaires est appelé « lunaison », ou encore « mois synodique », ce mois durant 29,53 jours.
Lorsque la Lune se situe entre la Terre et le Soleil, on ne la voit pas puisque l’hémisphère éclairé nous tourne le dos, c’est la nouvelle Lune. 3,7 jours plus tard, son angle augmente à 45°, elle nous apparaît alors, laissant apparaître un très mince croissant. La lumière que le Soleil réfléchit sur Terre est projetée sur la Lune, laissant dévoiler un reflet grisâtre : c’est la lumière cendrée. Au bout de 7,4 jours, l’angle est de 90°. On voit parfaitement la moitié de la face lunaire, c’est le premier quartier. Puis sont chemin continue au fil des jours…
Arrivée à l’opposé du Soleil, la Lune nous présente la totalité de sa face, c’est la pleine Lune (légèrement avant et légèrement après on l’appelle gibbeuse). La pleine Lune a une magnitude de -12,55, c’est l’objet du ciel le plus brillant, après le Soleil et avant Vénus. Ensuite, elle se met à décroître jusqu’au dernier quartier, puis elle termine son cycle en repassant par une phase de nouvelle Lune, etc …

Les éclipses, quand le Soleil a rendez-vous avec la Lune ...

En passant derrière la Terre lors de sa phase de pleine Lune, il arrive que la Terre se place exactement entre elle et le Soleil : c’est l’éclipse de Lune.
La Terre, éclairée par le Soleil, projette en effet dans l’espace un cône d’ombre long de 1,3792 millions de kilomètres. A la distance de 384 000 km, soit la distance séparant la Terre de la Lune, le diamètre du cône d’ombre est égal à 9 170 km.
L’éclipse totale se produit quand la Lune toute entière entre dans le cône d’ombre, l’éclipse est partielle quand seule une partie y pénètre. La durée de l’éclipse dure en fonction de l’endroit où se situe la Lune dans le cône d’ombre. Si elle passe par le centre du cercle alors elle durera 2 heures, c’est la plus longue durée possible. Elle peut ne durer que quelques instants si elle effleure le cône. Autour du cône d’ombre se trouve un plus large cône, dit de pénombre.

éclipse de lune

Pourtant, si vous avez déjà eu la chance d’observer une éclipse lunaire totale, vous vous serez rendus compte que la Lune ne devient pas invisible pour autant. En effet elle n’est pas complètement noire, elle reste légèrement éclairée par l’atmosphère terrestre qui filtre les rayonnements bleus et renvoient une lumière rougeoyante, qui est en fait la lumière du Soleil déviée par la couche atmosphérique jusqu’à la face sombre.
Il existe une échelle dite échelle de Danjon allant d’un degré 0 à un degré 4, qui décrit l’éclat et la teinte de la Lune lors d’une éclipse totale de Lune :
Degré 0 : Lune quasiment invisible, éclipse très sombre.
Degré 1 : Très faible lumière grise ou brune, rendant encore très difficilement perceptibles les détails lunaires. Eclipse sombre.
Degré 2 : Une lumière sombre mais néanmoins rougeâtre se distingue, au maximum de l’éclipse le centre du disque est encore plus sombre que le pourtour.
Degré 3 : La Lune arbore une belle couleur rouge brique, les bords étant plus dorés au maximum de l’éclipse.
Degré 4 : Eclipse très claire. La Lune est teintée de façon rouge orangé, le disque lunaire peut parfois se bleuter.
Si l’éclipse de Lune ne se produit pas à chaque pleine Lune, alors que la Terre se trouve ainsi entre la Lune et le Soleil, c’est parce que l'orbite de la Lune est inclinée d’environ 5° par rapport au plan de l’écliptique. Elle passe donc le plus souvent légèrement au-dessus ou légèrement au-dessous du cône d’ombre … Le cycle des éclipses dure 18 ans et 10,3 jours, on appelle ce cycle « Saros ».

éclipse totale de lune

L'exploration de la Lune par l'homme ...

Pour conclure ce chapitre, comme chacun le sait, la Lune a servit à l’humanité de tremplin pour l’exploration de son univers proche. Il est clair que nous lui devons beaucoup et que sans elle nos connaissances actuelles sur l’espace ne seraient pas ce qu’elles sont. L’homme y a d’abord envoyé des sondes de reconnaissance, telles Luna, Ranger, Surveyor et enfin la mission la plus célèbre : Apollo. En 1969, l’homme a posé pour le premier fois son pied sur un sol qui ne l’a pas vu naître, un sol extraterrestre … Exploit technique, exploit scientifique mais aussi exploit intellectuel et culturel.
Grâce à ce pallier franchi, l’homme grandit en ambition et prévoit de retourner sur la Lune pour des séjours prolongés ainsi que des vols habités vers notre voisine Mars.
Nous détaillerons dans un futur dossier la fabuleuse histoire de l’exploration spatiale par l’espèce humaine, c’est pourquoi nous ne nous étendrons pas d’avantage sur le sujet ici.

mission apollo

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